que si j’arrive à la violer ! » Et la baronne l’aidait
violemment, tandis que le comte accomplissait son
désir. Marguerite s’efforçait de lutter, elle se défendait
contre la baronne ; cette lutte provoquait des
mouvements brusques et des secousses, une agitation
et des sursauts qui augmentaient la jouissance et qui
provoquèrent le dénouement instantané et réciproque
de l’acte qui avait lieu. Marguerite était comme évanouie.
Mais elle écoutait et observait tout. Le comte
s’était rapidement déshabillé. Il s’agenouilla devant la
baronne, la supplia de se calmer, de lui pardonner
d’avoir employé un tel moyen et lui assura que
c’était vraiment le seul pour éviter des dangers. Il
lui prouva qu’ils venaient de gagner une confidente
très sûre en Marguerite et que leur liaison était dorénavant
à l’abri de toute surprise. D’ailleurs, en lui
donnant de l’argent, ils se l’attacheraient davantage.
Il fit semblant d’avoir fait un énorme sacrifice à la
baronne en descendant jusqu’à une femme de chambre.
Enfin il pria la baronne d’employer tout ce qui était
en son pouvoir pour consoler et gagner Marguerite
quand elle sortirait de son évanouissement. Marguerite
fit un mouvement, comme si elle allait se réveiller,
et la baronne, apercevant le petit cordon rouge
qui pendait, le retira rapidement et le cacha dans la
literie. Marguerite triomphait ; la baronne lui avait
rendu personnellement un tel service ! Le comte quitta
la chambre après avoir fixé leur prochain rendez-vous
et rentra dans son appartement. Les deux
femmes étaient seules La baronne, complètement
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MÉMOIRES D’UNE CHANTEUSE ALLEMANDE