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bout. Elle va piquer une attaque, elle le sent. Néanmoins, elle a encore assez de force pour tenter un dernier effort : elle se fait douce, sourit, murmure : « Donne m’en ! donne m’en, je t’en prie ! je serai gentille avec toi, tu viendras chez moi tout à l’heure. »

Tous les clients du café se sont levés, ils s’approchent curieusement. Le chasseur se dérobe. Alors, la malheureuse rugit : « Souteneur ! voleur ! », ses bras battent l’air, elle tombe par terre, entraînant tables et consommations, se roulant parmi des cris affreux, inhumains, le corps tantôt raide, droit, tantôt en arc de cercle, tantôt recroquevillé, se cognant la tête, donnant des coups de pied. Il faut trois agents pour la maintenir et l’emporter jusqu’au poste…

… La cocaïne ! Elle a détrôné la morphine car elle est d’un maniement plus facile, et, peut-être, tout de même moins dangereux. Elle mène à la mort comme elle, mais moins rapidement.

Elle offre un autre avantage, elle soutient, remplace un repas ; deux francs de cocaïne valent deux francs de viande !

On la prise, on la prend en injection sous-cutanée. En prise, elle excite les sens,