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Alors, commence la seconde partie de la pièce : ils désirent dissimuler leur passion. C’est qu’ils ne veulent pas avouer qu’ils n’ont plus assez de volonté pour y renoncer, c’est qu’aussi ils ont besoin qu’on ne la sache pas pour se procurer de la morphine ! Ils se mettent à mentir avec une incomparable habileté.

Mais, cela n’est rien encore : certains n’éprouvent plus de plaisir avec les femmes que lorsqu’ils les savent, grâce à la morphine, vouées à une mort prochaine, ou, au moins, fortement atteintes. Ce n’est pas leur teint terreux, leurs pupilles rétrécies, leurs allure maladive qu’ils aiment ; non ! ils se plaisent aux femmes qui ne sont plus maîtresses d’elles-mêmes, ils ressentent une vive jouissance à les voir cruellement souffrir en les privant de morphine !

Je n’insisterai pas : dans la première série de ces études[1] j’ai cité quelques cas de morphinomanes : la Comtesse de C…, kleptomane, volant dans les grands magasins ; son mari obligé à chaque instant d’aller la rechercher au poste ; Mme Y…, femme d’un grand bijoutier, roulant de souteneurs en

  1. Voir Les Détraquées de Paris, du même auteur. Un vol. 3 fr. 50.