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Page:Schwaeblé - L’amour à passions, 1913.djvu/118

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à se sauver de la prison. L’on a même toutes les peines du monde à décider les condamnés à l’abandonner à l’expiration de leur peine, c’est-à-dire lorsqu’ils sont habitués à la dose voulue. Il faut littéralement les jeter à la porte !

Le châtiment commence.

… Qu’ils travaillent, qu’ils ne travaillent pas, l’État n’a plus à s’occuper d’eux, il ne les surveille nullement, les laisse parfaitement libres d’aller et venir, de quitter le territoire.

Il leur faut de la morphine, de la cocaïne, de l’éther !

Oh ! l’éther, chaque pharmacien en délivrera sans formalités. Mais, cette drogue s’évapore si vite ! en vérité, le flacon se vide aussitôt que débouché, et tant de flacons finissent par coûter cher. Et puis, cette odeur d’éther compromet les plus discrets, les désignant comme les sonnettes désignaient les lépreux forcés de s’en parer pour que l’on s’écartât d’eux ; aujourd’hui l’on s’écrie : « Tiens ! un éthéromane ! un repris de justice ! » Cela a un bon côté : déshabituer de l’éther quelques honnêtes déséquilibrés qui s’y adonnaient.