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VII

L’Amour sans illusions


C’est l’actuelle histoire de la plupart des jeunes gens. À notre époque d’autos, d’aéroplanes, de téléphone, on n’a pas le temps d’aimer, on subit l’amour comme une nécessité de la nature, ou bien on le traite comme une affaire. Pour ma part, j’ai toujours beaucoup admiré les bourgeois qui méprisent si profondément les malheureuses obligées de se vendre pour manger et qui conduisent leurs filles dans des bals s’offrir au fiancé le plus riche. Tout le monde peut citer de ces braves bourgeois qui se sont fiancés — je dirais presque mariés — sans s’être vus, leurs notaires leur ayant assuré qu’il y aurait de l’argent. Ces mariages sont suivis de divorces, tandis que bien des « collages » sont suivis de mariages.

Mais, cela est encore normal. Cela cesse de l’être lorsque l’amour s’en mêle vraiment. Il y a quelque temps, à Paris, mourait un homme qui avait tué une femme,