Il pensait à Margot, il voyait ses cheveux, sa taille, il entendait sa voix.
Il sauta encore, annonçant :
— La banque est remise.
Tous les membres du cercle s’étaient approchés, tous allaient jouer, le banquier avait la déveine noire, ils allaient pouvoir se refaire !
Baumbest, par instants, était secoué d’une rage folle : il se figurait Margot dans une maison de passes…
Les joueurs se rapprochaient, se pressaient plus étroitement autour de la table. Ils avaient, d’abord, flairé la poire ; maintenant, ils la tenaient ! Ils pouvaient y aller à coup sûr ! Le silence se faisait moins solennel : instinctivement tous ces gens laissaient percer leur gaieté, ils se poussaient du coude, s’associant dans la curée. Quelques-uns, qui ne jouaient jamais, les « chemineaux de tripots », venant seulement pour manger et se faisant supporter grâce à la promesse d’amener un richissime joueur, accouraient du salon de lecture, jetaient des jetons sur le tapis. La poire ! la poire tenait la banque, qu’ils suceraient jusqu’au dernier sou !