Page:Schwaeblé - L’amour à passions, 1913.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 163 —

— Enfin, il faut se décider. Allons-nous prévenir le Commissaire de police ?

— Jamais ! jamais ! il ne doit pas être mort ici. Allez me chercher son manteau et son chapeau, et dites à mon chauffeur de se tenir prêt.

Ils soulevèrent le cadavre dont les membres se balançaient comme ceux d’un polichinelle détraqué, lui enfilèrent avec une peine infinie son pardessus dont ils relevèrent le collet, enfoncèrent le chapeau sur les yeux, et, tirant le corps, le cognant aux murs, le prirent chacun sous un bras, l’emmenèrent par les corridors, le descendirent, le hissèrent et l’engouffrèrent à grands coups de poing dans l’auto, disant très haut :

— Ah ! le cochon ! si c’est permis de se saouler comme ça ! Quelle cuite, mes enfants ! quelle cuite ! Chauffeur, aux Champs-Élysées ! il faut lui faire prendre un peu l’air !

L’auto démarra, fila, silencieuse, les deux hommes maintenant le mort.

Le tenancier la fit arrêter près de l’avenue Marigny.

Il regarda à droite, à gauche, fit quelques pas.