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XI

L’Adultère fouetté


La Comtesse de Marnay s’ennuyait atrocement…

Elle rêvassait sans cesse… Elle rêvassait… sur la terrasse supérieure du manoir — au plein midi. Cette terrasse dominait à pic la rivière, les plaines, les champs, les bois qui s’étendaient, désespérément, à perte de vue, bornés, tout au loin, par des collines embuées qui se confondaient avec le ciel implacablement bleu. À cette heure, l’eau de la rivière avait les reflets du miroir, c’était une nappe d’argent aveuglante, une masse de métal en fusion. Les champs de blé mûr, brûlé faisaient de grandes taches jaunes que, par instants, une brise, un souffle de fournaise plutôt, parcourait, les ridant longuement. Les oiseaux se taisaient, terrés à l’ombre. L’on n’entendait qu’une immense vibration monotone, la voix, la vie de la nature accablée de soleil…