Page:Schwaeblé - L’amour à passions, 1913.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 189 —


si profondément dans les chairs qu’ils dessinèrent des bourrelets violacés.

Le bourreau s’approcha, armé d’un fouet à longues lanières terminées par des pointes, leva le bras, et, se tournant vers le Maître, attendit un signe. À ce moment, Yolande, d’une pâleur de mort, cria encore :

— Je t’aime !

Et l’amant répondit :

— Je t’aime !

Elle ferma les yeux, sur le point de s’évanouir. Mais, elle rassembla son courage, voulant prier Dieu pour celui qui allait mourir… Et elle pria ardemment, confondant en son cœur le Maître tout puissant et l’amant bien-aimé, l’amour divin et l’amour terrestre.

Lui continuait de la regarder, s’abîmant dans la contemplation de cet être adoré, oubliant le présent, oubliant tout ce qui n’était pas Elle, ignorant de la Mort qui le guettait, se jugeant, sans doute, en état de l’affronter sans crainte parce qu’il aimait loyalement.

Le Comte fit un geste. Le fouet s’abattit sur les épaules, marquant de grandes zébrures rouges. La victime laissa échapper un