qui clamait ainsi, et la prièrent respectueusement
de les suivre. Au reste, elles l’encadrèrent
pour qu’elle ne se sauvât pas ou
n’essayât pas de se tuer, peut-être seulement
pour guider ses pas chancelants. Elle la
firent descendre, la poussèrent vers la cour,
vers l’estrade encore maculée de sang, l’y
montèrent.
Instinctivement, la Comtesse sortit de son abattement. Quoi ? Ces bourreaux allaient la châtier à coups de fouet ? Qu’on la tuât, mais qu’on ne lui infligeât pas l’humiliation de cette torture ! Tout son être se révoltait dans sa pudeur de femme, dans l’aristocratie de son sang. Allait-elle servir d’appât à la curiosité, à la luxure de cette foule de brutes ? Allait-on exposer sa nudité à la vue de ces hommes ?
Déjà, ses femmes la déshabillaient, déjà ses bras, ses épaules frissonnaient au froid du jour tombant. Et ce furent la jupe, les dentelles, le linge qui glissèrent, découvrant les cuisses que seul le bien-aimé aurait dû entrevoir…
Il les voyait ! Car, on l’avait ranimé avec des stimulants, on l’avait tant bien que mal réchauffé, et on l’avait ramené dans la cour, enchaîné, en un coin d’où il pouvait tout