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voir. Dans sa face, encore contractée de douleur, ses grands yeux effarés virent ceci :

La jeune femme fut mise toute nue. En vain ses bras se croisèrent pudiquement sur sa poitrine, essayant de retenir les derniers vêtements, on les lui arracha brutalement. Elle apparut, alors, la statue de la Chasteté, rouge, frémissante, un bras sur les seins, l’autre main sur le bas du ventre. Immobile, un peu courbée dans un geste de pudeur. Et la pose était si pure qu’on eût dit l’œuvre de marbre d’un merveilleux sculpteur, en dépit de la couleur des chairs.

Mais, les soudards, insensibles, la saisirent, l’étendirent sur l’estrade, le dos contre les planches froides, l’attachant, en croix, bras et jambes écartés, à des anneaux. Des valets approchèrent des torches dont la lueur se projeta sur ce corps d’ivoire, éclairant étrangement les parties saillantes, les seins, le ventre.

Le Vicomte, enchaîné étroitement, écumait. Elle ne l’avait pas vu, et il se taisait, ne voulant pas qu’elle sut qu’il assistait à cet immonde spectacle. Il se retenait pour ne pas crier sa présence.

Mais, le Comte, comprenant ce sentiment, désireux de pousser la vengeance à bout,