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retiraient majestueusement vers la salle du festin.

… Les valets du bourreau avaient relevé la femme, et couvert sa nudité d’étoffes blanches. Et ils l’emportaient, escortés de torches. Ils l’emportaient par les cours, par les couloirs, par les caves.

Et, ayant passé des cordes sous ses aisselles, ils la descendirent en une oubliette — en une tombe. Et ils se retirèrent, faisant retentir les voûtes de leurs pas lourds dont le bruit, peu à peu, s’éteignit…

Un immense silence régnait dans le caveau, un silence glacial, un silence de mort.

Le froid de la terre et des murs réveilla Yolande presque nue. Elle ouvrit les yeux. Dans un coin, une petite lampe à huile brûlait, d’une faible lueur ; quand l’huile serait consumée, la nuit régnerait éternellement. Près de la lampe, un pain et une cruche d’eau ; quand le pain et l’eau seraient consumés, la faim et la soif…

Qu’importait à la malheureuse ! N’était-elle pas souillée, n’était-elle plus qu’une femelle ayant assouvi les besoins de brutes ! Elle n’était plus digne de l’amour du bien-aimé ! Elle n’aurait plus osé reparaître devant lui.