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Elle était morte pour lui, en attendant qu’elle le fût — bientôt — pour le monde. Épouse adultère ? Non : femme, amante magnifiée par l’amour sacré, par l’amour maître des choses !

Et puis, existait-elle encore ? vivait-elle ? rêvait-elle ? Elle ne savait plus… Les évènements s’étaient précipités si vite que tout se brouillait en son cerveau. Elle éprouvait presque un bien-être dans cette solitude, tranquille, calme, oubliée, loin de tout et de tous. La mort ? Mais, elle venait si doucement, chantant une telle musique d’apaisement, de délivrance ! Déjà, le Seigneur Tout-Puissant étendait son manteau de pardon…

Depuis combien de temps était-elle là ? Le savait-elle ? Quelle paix ! Tout à coup quelque chose d’effrayant arriva vers elle, quelque chose, une masse qui descendait, qui s’arrêta sur le sol.

La masse bougea. Une créature. Un homme. Lui !

… Dans le délire qui s’empara des amants parmi les affres de la faim et de la solitude, ce furent des sonneries de cloches qui tintèrent aux oreilles, des végétations qui grimpèrent le long des parois, des fleurs