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ger la horde des spirites dont les réunions ne sont, en réalité, que prétextes aux plus honteuses débauches. Ce qui se passe dans les cercles spirites défie toute imagination.

Lorsque les spirites disent qu’ils n’admettent pas n’importe qui dans leur sein, vous pouvez les croire. Mais, lorsqu’ils prétendent que c’est parce que les incrédules nuisent à leurs expériences, il ne faut plus les croire. À la vérité, c’est parce qu’ils ont peur d’être dénoncés, et de voir la police interrompre leur ignoble sabbat.

J’ai pénétré, plusieurs fois, dans l’un de ces cercles, boulevard Exelmans. Naturellement, la demi-obscurité y règne. L’on ne procède que par tâtonnements… L’on me comprend, je pense, à demi-mot. Ce sont des serrements de mains prolongés, inquiétants ; les affiliés se reconnaissent. On parle à voix basse, la gorge contractée. Déjà, les membres tremblent. On se rapproche, on se frôle étrangement. L’on s’assied les uns près des autres, les pieds mêlés. Un grand silence règne. De temps en temps des souffles bizarres caressent les visages ; il paraît que ce sont les esprits…

Ces esprits — toujours dans l’obscurité, bien entendu — se matérialisent, c’est-à-dire