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deviennent chair et os, se font tangibles, ils embrassent, il pincent, ils chatouillent, ils se livrent à toutes sortes d’attouchements…

On les laisse faire, parce que les esprits sont sacrés ! Bientôt, les esprits se font vampires, leurs attouchements changent de nature, on entend des soupirs, les corps sont agités de longs sursauts…

Il paraît que cela fatigue singulièrement le médium, c’est-à-dire la personne chargée du principal rôle. Je vous crois ! On serait fatigué à moins. Le médium, il est vrai, a des compensations : les assistants ne retrouvent jamais leurs porte-monnaie, on leur assure qu’il s’est « dématérialisé » ! S’ils ne le croient pas, on les menace de les dénoncer. C’est un chantage effréné.

Le spiritisme, c’est le sadisme du passé. Qu’il s’appelle « incubât » ou « succubat », c’est toujours l’art de posséder les morts.

D’ailleurs, il n’y a qu’à examiner les spirites : presque tous sont atteints d’ataxie locomotrice ou de ramollissement du cerveau. De même que les maisons de rendez-vous, chaque cercle spirite a sa spécialité : ici, c’est le succubat, c’est-à-dire que l’on y reçoit la visite des mortes ; là, c’est l’incubat, c’est-à-