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Cressensault. Défenses de ladite dame d’Auvermont, au bas desquelles est son affirmation faite en justice, soutenant qu’encore que véritablement le dit sieur d’Aiguemère n’ait été de retour d’Allemagne, et ne l’ait vue ni connue charnellement depuis quatre ans, néanmoins que la vérité est telle, que ladite dame d’Auvermont, s’étant imaginée en songe la personne et l’attouchement dudit sieur d’Aiguemère, son mari, elle reçut les mêmes sentiments de conception et de grossesse qu’elle eût pu recevoir en sa présence, affirmant, depuis l’absence de son mari pendant les quatre ans, n’avoir eu aucune compagnie d’hommes, et n’ayant pourtant pas laissé de concevoir le dit Emmanuel ; ce qu’elle croit être advenu par la seule force de son imagination, et partant demande réparation d’honneur avec dépens, dommages et intérêts. Vu encore l’information en laquelle ont déposé dame Elisabeth d’Ailberiche, épouse du Sieur Louis de Pontrinal, Sieur de Boulogne ; dame Louise de Nacard, épouse de Charles d’Albret, Écuyer, sieur de Vinage ; Marie de Salles, veuve de Louis Grandsault, par la déposition desquelles il résulte qu’au temps ordinaire de la conception, avant la naissance dudit Emmanuel, ladite dame d’Auvermont, épouse du Sieur d’Aiguemère, leur déclara qu’elle avait eu lesdits sentiments et