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volter contre la nature ? Si Dieu avait voulu que nous marchions sur la pointe des pieds, il nous les aurait faits en conséquence ! Marchons donc naturellement. Au reste, avec leurs hauts talons, les femmes marchent, sans le vouloir, soir la pointe.

La marche fatigue et repose à la fois, elle dépense la somme d’efforts dont il importe die se débarrasser chaque jour, et, en même temps, elle reconstitue une nouvelle provision d’énergie. Elle apaise les nerfs, elle les détend, elle calme les soucis, elle dissipe les inquiétudes. Elle est et tonique et lénitive : n’est-ce pas »a panacée universelle ? Elle met de l’ordre dans les idées, et beaucoup de personnes ne peuvent prendre de graves décisions qu’en marchant.

Que votre appartement ne soit pas trop chauffe : il ne faut pas étouffer, il faut respirer à l’aise ; mais qu’on n’y gèle pas non plus ! Ne suivez pas la mode qui consiste à laisser les fenêtres ouvertes pas les plus grands froids : c’est un excellent moyen de contracter des rhumes, des bronchites, des pleurésies, des pneumonies, dont on meurt fort bien. Il ne faut rien exagérer. Quand je vois des mères qui, par snobisme — il n’y a pas d’autre mot, — font marcher leurs enfants pieds nus dans la neige, j’ai toujours envie de les traiter d’assassins. Et j’estime un peu fous ceux qui, le jour de Noël, traversent la Seine à la nage.

Je recommanderai de ne pas coucher dans unie alcôve, un cabinet, une pièce trop petite. Il faut qu’autour du dormeur l’air puisse se renouveler aisément, sous peine de ne plus respirer que de l’acide carbonique. Les lits bretons si jolis, si pittoresques à l’œil, sont d’une hygiène déplorable, et les plus riches tentures du monde sont malsaines dès qu’elles contrarient l’aération.

Pour devenir très vieux — encore une vérité de La Palice ! — il faut se ménager. L’homme reçoit à sa naissance une certaine provision de vie : s’il l’use tout de suite tant pis pour lui ! Qui va piano va sano. Il ne faut pas abuser de la vie, il ne faut pas se livrer étourdiment à toutes les jouissances qu’on rencontre sur son Chemin, pas plus à l’alcool qu’aux émotions violentes, Pas plus au travail intensif qu’à… la paresse intensive, car la paresse fatigue à sa façon. Mesurons chaque effort, donnons l’effort voulu, ne donnons pas un effort trop grand. À quoi bon gaspiller inutilement les forces ? à quoi bon jeter l’argent par les fenêtres ?

Un écrivain anglais, Mme Nora Vynne, a dit : « L’âge est un mal volontaire qui n’est pas du tout inévitable. Ce n’est pas une question de dates et d’anniversaires,