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Page:Schwob - Cœur double, Ollendorff, 1891.djvu/110

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fait revivre de sa propre vie immortelle. Car la voix n’est autre chose que le mouvement des molécules de l’air sous l’impulsion d’une âme ; et l’âme de Béatrice était en moi, mais je ne pouvais comprendre et sentir que sa voix.

Maintenant que nous allons être délivrés, ma terreur s’apaise ; mais elle va se renouveler ; je la sens arriver, cette horreur inexprimable ; la voici qui nous saisit — car je râle, — et mon râle, qui est chaud et vibrant, plus tiède que l’eau de ma baignoire, c’est le râle de Béatrice !