Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/104

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RÉCIT DU KALANDAR

Gloire à Dieu ! Loué soit le Prophète qui m’a permis d’être pauvre et d’errer par les villes en invoquant le Seigneur ! Trois fois bénis soient les saints compagnons de Mohammed qui instituèrent l’ordre divin auquel j’appartiens ! Car je suis semblable à Lui lorsqu’il fut chassé à coups de pierres hors de la cité infâme que je ne veux point nommer, et qu’il se réfugia dans une vigne où un esclave chrétien eut pitié de lui, et lui donna du raisin, et fut touché par les paroles de la foi au déclin du jour. Dieu est grand ! J’ai traversé les villes de Mossoul, et de Bagdad, et de Basrah, et j’ai connu Sala-ed-Din (Dieu ait son âme) et le sultan son frère Seïf-ed-Din, et j’ai contemplé le Commandeur des Croyants. Je