Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/106

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Gloire à Dieu, qui purifie ! Ici, sous le porche de ce bazar, je puis me reposer, et je saluerai les passants. Il y a de riches marchands d’étoffes et de joyaux qui se tiennent accroupis. Voici un caftan qui vaut bien mille dinars. Moi, je n’ai point besoin d’argent, et je suis libre comme un chien. Gloire à Dieu ! Je me souviens, maintenant que je suis à l’ombre, du commencement de mon discours. Premièrement, je parle de Dieu, hors lequel il n’y a pas de Dieu, et de notre Saint Prophète, qui révéla la foi, car c’est l’origine de toutes les pensées, soit qu’elles sortent de la bouche, soit qu’elles aient été tracées à l’aide du calame. En second lieu, je considère la pureté dont Dieu a doué les saints et les anges. En troisième lieu, je réfléchis à la pureté des enfants. En effet, je viens de voir un grand nombre d’enfants chrétiens qui ont été achetés par le Commandeur des Croyants. Je les ai vus sur la grand’route. Ils marchaient comme un troupeau de moutons. On dit qu’ils viennent du pays d’Égypte, et que les navires des Francs les ont débarqués là. Satan les possédait et ils tentaient de traverser la mer pour se rendre à Jérusalem. Gloire à Dieu.