Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/187

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grands trous de la falaise. Dans l’attente de son dîner la fillette s’endormit, puis se réveilla. Le mousse devait jouer avec les crabes. Quel égoïste ! Elle savait bien que les bateaux flottent toujours sur l’eau. Les gens se noient quand ils n’ont pas de bateau.

— Il sera bien attrapé, quand il verra que je dors, se dit-elle. Je ne lui répondrai pas un mot, je ferai semblant. Ce sera bien fait.


Vers le milieu de la nuit, elle se trouva sous le feu d’une lanterne. Un homme à caban pointu venait de la découvrir, blottie comme une souris. Sa figure était luisante d’eau et de lumière…

— Où est la barque ? dit-il.

Et elle s’écria, dépitée :

— Oh ! j’étais sûre ! il ne m’a pas trouvé de crabes et il a perdu le bateau !