Le bruit régulier d’un rouet la fit retourner. Un corps tiède et velu frôla ses jambes.
— Je n’ai pas de marraine, dit Cice, mais j’ai mon chat. Pas ?
Elle tendit ses doigts, et il les lécha lentement, comme avec une petite râpe chaude.
— Viens, dit Cice.
Elle poussa la porte du jardin, et il y eut un grand souffle de fraîcheur. Une tache sombrement verdâtre marquait la pelouse ; le grand sycomore frémissait, et des étoiles paraissaient suspendues entre les branches. Le potager était clair, au delà des arbres, et des cloches à melons luisaient.
Cice rasa deux bouquets d’herbes longues, qui la chatouillèrent finement. Elle courut parmi les cloches où voltigeaient de courtes lueurs.
— Je n’ai pas de marraine : sais-tu faire une voiture, chat ? dit-elle.
La petite bête bâilla vers le ciel où des nuages gris chassaient.
— Je n’ai pas encore de prince, dit Cice. Quand viendra-t-il ?
Assise près d’un gros chardon violacé, elle