venir vers nous, et nous leur enseignerons l’ignorance et l’illusion.
Nous leur montrerons les petites fleurs des champs, telles qu’ils ne les ont point vues ; car chacune est nouvelle.
Et nous nous étonnerons de tout pays que nous verrons ; car tout pays est nouveau.
Il n’y a point de ressemblances en ce monde, et il n’y a point de souvenirs pour nous.
Tout change sans cesse, et nous nous sommes accoutumés au changement.
Voilà pourquoi nous allumons un feu chaque soir dans un endroit différent ; et autour du feu nous inventons pour le plaisir de l’instant les histoires des pygmées et des poupées vivantes.
Et quand la flamme s’est éteinte, un autre mensonge nous saisit ; et nous sommes joyeux de nous en étonner.
Et le matin nous ne connaissons plus nos visages : car peut-être que les uns ont désiré apprendre la vérité et les autres ne se souviennent plus que du mensonge de la veille.
Ainsi nous passons à travers les contrées, et