Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/41

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pas mes supplications ! Si ce criminel vient entre vos mains, tissez autour de lui des chaînes de fer ; serrez ses jambes dans les entraves ; jetez-le dans le cachot pavé de dalles ; faites-le mener à la croix, et que le Broyeur des Chairs lui courbe la tête sous les fourches : semez des graines à pleines mains autour de la colline des supplices, afin que les milans et les corbeaux volent plus vite vers son corps. Mais plutôt (car je n’ai pas confiance en vous et je sais que vous auriez pitié d’une peau si polie à la pierre ponce) ne le touchez pas, même avec l’extrémité délicate de vos doigts. Mandez-le à vos jeunes messagers ; qu’on me le renvoie aussitôt ; je saurai le punir moi-même : je le punirai cruellement. Par les dieux irrités, je l’aime, je l’aime.