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Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/132

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Un peu plus d’expérience vous donnera vite le moyen de fabriquer mieux, et avec plus d’habileté. Voyez ce joli morceau sur les timbres-poste empoisonnés. Avec des timbres, des éponges, et des plumes le rédacteur a composé un article exquis. Évidemment on pourrait encore varier les suggestions qu’il imagine ; mais déjà, que de fantaisie, que de grâce, et comme il est charmant de savoir amuser le lecteur de ces futiles inventions !


LES TIMBRES-POSTE EMPOISONNÉS


Le dernier Bulletin de la Société de préservation contre la tuberculose fait des bureaux de poste une description pittoresque et trop exacte. Asiles suprêmes de la crasse et de la puanteur, il n’est pas un détail qui n’y soit concerté pour obtenir le plus sûrement la mort ou tout au moins l’infection du paisible citoyen. La seule vente des timbres-poste décèle, avec un art infernal, le désir évident d’empoisonner ses semblables. Le timbre, détaché d’une main sale, est posé par elle sur la traînée gluante et verte qu’a laissée sous le guichet le passage des sous. Et quand, pendant ce voyage, il a été sature de tout ce que la poussière, l’homme et le métal peuvent receler de germes funestes, l’innocent Parisien le prend et le pose sur sa langue ! Aussi la Société a demandé à l’ad-