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Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/203

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et le fondateur (ainsi que dit le directeur d’une éminente revue) de cette littérature de bagne au milieu de laquelle nous vivons, n’a pas craint d’insulter au journalisme :


mon cœur mis à nu
(ô popoi ! eût dit Homère ! )
LXVIII

Il est impossible de parcourir une gazette quelconque, de n’importe quel jour, ou quel mois, ou quelle année, sans y trouver, à chaque ligne, les signes de la perversité humaine la plus épouvantable, en même temps que les vanteries les plus surprenantes de probité, de bonté, de charité, et les affirmations les plus effrontées relatives au progrès et à la civilisation.

(eheu ! eheu ! atque iterum eheu ! comme dit l’autre.)

Tout journal, de la première ligne à la dernière, n’est qu’un tissu d’horreurs. Guerres, crimes, vols, impudicités, tortures, crimes des princes, crimes des nations, crimes des particuliers, une ivresse d’atrocité universelle.

(ah, mes enfants ! comme disait Sarcey.)

Et c’est de ce dégoûtant apéritif que l’homme civilisé accompagne son repas de chaque matin. Tout, en ce