Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/225

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nom ! Les va-t-on quérir chez les anciens ou les étrangers ? Le voyage ne leur réussit guère, elles arrivent estropiées, lamentablement estropiées :

Regnum meum… times is money…

Emprunte-t-on à nos classiques ? Je ne sais quelle rage on a d’y vouloir ajouter, mais ils ne gagnent guère au change :

mais pour mieux l’étouffer…

Les citations ! comme il est périlleux d’y recourir ! le plus malin s’y laisse prendre. On est trahi par sa mémoire ou par les protes et l’on fait commettre au savant latiniste Abeilard un barbarisme de cette taille :

Non omnis moribor
Nil novo sub soli

Mais il me semble que cette façon de presenter la pensée que l’Ecclésiaste (v. 9, ch. 1) exprime ainsi : « Nihil est sub sole novum » est quelque chose d’assez neuf dont le soleil…

Le désir d’être exact m’eût dicté :


Risum teneatis amici ?


et, plus loin, dans la même épître aux Pisons, pour ne pas faire commettre à Horace un vers faux, j’eusse écrit :