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répondait de la meilleure grâce du monde quelque chose qui pût faire toujours rire. Sa table était ouverte aux jeunes débutantes. C’était un oncle nourricier. Oh que n’avez-vous pris part à ces déjeuners mémorables où son indulgence était telle qu’il souffrait au café que l’on vînt s’asseoir jusque sur ses genoux !

Il naquit à Dourdan-en-Hurepoix. Ses premières années sont obscures.

À douze ans, en 1839, il avait déjà son embonpoint précoce, sa mine réjouie, son optimisme imperturbable, « sa prétention au bon sens » et ses lunettes[1]. Il arriva rue des Minimes, à l’institution Massin, dans une diligence jaune.

On voit encore, place du marché Sainte-Catherine, l’étroite pâtisserie qui vendait en 1889 des petits pains succulents dont il se régalait. Il se levait à cinq heures du matin ; à sept heures et demie, il avalait une assiettée de soupe ; à une heure un quart, il déjeunait ; il goûtait à quatre heures, et soupait à huit. « Vendredi, écrivait-il à sa mère, pour second plat on nous a donné à chacun un hareng ; je m’en suis joliment régalé. Le dimanche

  1. Journal de jeunesse de F. Sarcey