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Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/28

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nous avons toujours une petite saucisse. » Sa mère lui envoyait des confitures, du raisiné, du chocolat. « La galette était excellente, lui écrivait-il ; je viens de la finir il y a quelques jours ; le pot de beurre m’a fait aussi un grand plaisir. J’étais, comme tu le dis, un peu las des confitures. J’ai mangé aussi du chocolat… Il y a un élève (Salard, encore plus patapouf que moi) à la pension qui avait dernièrement dans sa baraque une poularde rôtie de son pays, une poularde du Mans. Il a été moqué… Je serais très fâché s’il m’en arrivait autant. »

Il obtint à grand’peine qu’un tailleur lui fît un pantalon à pont. Mais il avait honte de son chapeau. « À l’endroit où l’on met un cordon tout autour, le poil se détache un peu et sur le dessus du chapeau, juste au milieu, il y a un rond blanc qui est en train de s’agrandir. »

Chaque fois qu’il était premier, son père mettait 3 fr. 50 dans une tirelire pour lui acheter un chapeau neuf.

En ces tendres années déjà il « pouffait » de rire (Dieux ! ai-je ri) en allant voir les Folies amoureuses, et il citait Virgile, mieux connu, à la place d’Aratus.