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LES PROGRÈS DE LA CULTURE DES FLEURS ETC.

succès merveilleux a été obtenu. L’intervention de la science aurait eu au moins cet avantage de rendre accessible à beaucoup une opération qui n’avait été jusque là tentée heureusement que par quelques uns.

Il y a plus, malgré la maîtrise acquise par certains éleveurs émérites, ils ont encore des déboires et les insuccès guettent fréquemment les plus expérimentés, la fortune réservant au contraire souvent ses sourires à des débutants assez incompétents. Quand on ne comprend pas le pourquoi d’une opération, cela ne doit pas surprendre. La levée des graines est toujours très lente et surtout irrégulière; une semence commence à se développer, une autre apparaîtra plusieurs semaines ou même plusieurs mois après. Il y a une foule de singularités culturales et d’échecs dont l’explication doit être recherchée. Il y a d’ailleurs un argument décisif qui prouve que la nouvelle technique peut puissamment aider le cultivateur; c’est le résultat important obtenu avec Phalaenopsis Artemise. Les graines de cet hybride obtenu en croisant le Phalaenojms ama- MUs, variété de Eimstediana, avec le Phalaenopsis rose ont été envoyées par M. Demis à M. Bernard alors (pie la capsule qui les contenait n’était pas encore ouverte. Ce dernier a pu prélever les semences aseptiquement et les semer en tube pur, aucune germination n’a eu lieu. En introduisant le champignon pur ou Khizoctonia mucoroides il a obtenu en tube une germination splendide qui a pu croître avec une promptitude et une régularité parfaite de sorte qu’au bout de 18 mois, M. Bernard a pu extraire la plantille et l’expédier à M. Denis qui la repiqua et, en 1908 (moins de 3 ans après le semis), la plante fleurissait. C’était la première plante obtenue d’une manière complète par la méthode nouvelle, avec une promptitude que même les plus habiles ne savent pas atteindre, car les plantilles de 18 mois de M. Bernard avaient à peu près les dimensions de celles âgées de trois ans qui ont été figurées par Veitch dans leur excellent manuel des Orchidées.

On peut donc, en extrayant les champignons des racines, arriver à avoir des germinations aussi bien et même plus promptement que celles réalisées par les plus habiles. De plus sachant le pourquoi des choses on peut aller plus loin sur la voie du progrès et beaucoup de germinations que personne n’a su réaliser jusqu’à ce jour pourront être tentées. On peut

donc prévoir que, dans un avenir prochain, la culture des Orchi-

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