formes de la Terre et des planètes. Le quatrième volume, non encore paru, sera consacré aux orbites périodiques et à diverses questions ne se rattachant pas directement aux précédentes.
Comme nous l’avons dit, la première partie du tome I est consacrée aux marées; elle comporte douze mémoires tirés des Comptes rendus de la Royal Society, de la British Association for the Advancement of Science, etc. L’auteur commence par y exprimer tout ce qu’il doit à Lord Kelvin qui, le premier, pensa qu’il serait judicieux d’appliquer aux phénomènes des marées une méthode d’analyse comparable à celle qu’on emploie dans la théorie de la Lune et des planètes, et qui fut l’auteur des toutes premières comumnications concernant l’analyse harmonique des observations qui aient été faites à la British Association. C’est aussi à Lord Kelvin et à son frère, le professeur James Thomson, qu’il est redevable de l’invention de l’analyseur harmonique, instrument destiné à analyser les ondes des marées et qui figure aujourd’hui au Science Muséum, de South Kensington, à Londres, mais qui n’est jamais entré dans la pratique.
C’est un fait bien connu que le phénomène des marées, qui consiste en une montée après une baisse plus ou moins régulière des eaux de l’océan, est dû à l’attraction de la Lune et du Soleil agissant sur les fluides de la surface terrestre. A cet égard, il faut tout d’abord remarquer que cet effet n’est pas dû à l’attraction totale des corps célestes, mais simplement à la différence entre l’attraction qu’ils exercent sur les eaux et celle qu’ils exercent sur la masse solide de la Terre.
La force de soulèvement de la marée n’est donc qu’une petite fraction de l’attraction totale et il est reconnu que sur la Terre, quoique l’attraction totale de la Lune soit beaucoup moindre que celle du Soleil, pourtant son action est plus du double de celle du Soleil. On peut montrer facilement que les forces attractives des corps célestes étant inversement proportionnelles aux carrés des distances qui les séparent de la Terre (Loi de Newton), leurs effets, au point de vue de la marée, sont inversement proportionnels aux cubes de ces distances; il en résulte que la Lune, bien que sa masse soit plus petite que celle du Soleil, a une action plus grande sur les mouvements de la marée. Comme on va le voir, les marées fournissent un des moyens de fixer un des points importants concernant la constitution des parties internes de la Terre. Si, comme le pensent encore quelques géologues, la Terre est une masse, qui peut être considérée comme fluide et qui est entourée d’une coquille mince, l’ensemble des terres devrait s’abaisser et se soulever en même temps que les eaux et on ne pourrait pas observer de marées. Si la Terre était semi- fluide ou visqueuse, comme on le dit quelquefois, les marées se-