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RASSEGNE

de beaucoup le déplacement possible dû à l’action de la Lune. Ces expériences échouèrent donc complètement pour faire reconnaître l’existence de la déviation cherchée, mais elles montrèrent que la surface de la Terre est le siège d’un mouvement incessant, à des « oscillations » dont les périodes variaient d’une fraction de seconde à une année. Toutefois, depuis l’époque de ces expériences, le Docteur Hecker de Potsdam pense que ses expériences ont prouvé l’existence dans le pendule horizontal d’un mouvement (analogue à celui d’une porte montée sur deux gonds et se balançant non pas dans un plan vertical mais dans un plan horizontal) qui se produit deux fois par jour sous l’action de la Lune; il aurait ainsi décelé de légers soulèvements et affaissement de la surface du continent européen c’est-à-dire de véritables « marées terrestres » dues à des causes analogues. Toutefois, les mouvements sont si faibles qu’il faut employer des moyens spéciaux pour en mesurer la grandeur et pour éliminer autant que possible l’effet bien plus grand produit par l’action calorifique du Soleil, dont la période est presque égale à celle que pourrait produire toute autre cause d’origine lunaire. Quoique les conclusions de Hecker soient acceptées par Sir George Darwin, on peut dire que quelques-uns doutent de l’existence réelle de si très petits résidus. Le Dr. Hecker trouve que l’amplitude des oscillations enregistrées est environ les deux tiers de ce qu’elle serait si la Terre était parfaitement rigide, exprimant ainsi que la rigidité effective est à peu près la même que celle de l’acier, conclusion à laquelle on est déjà arrivé par d’autres moyens.

Le dernier mémoire du Volume I traite : des variations de la verticale dues à l’élasticité de la surface terrestre; de la montée et de la descente de la marée dans les régions situées près des stations côtières, etc.

Les sujets traités dans le second volume Tidal Friction and Cosmogony sont peut-être ceux qui, par les conséquences qu’ils ont pour l’histoire probable passée et future de notre système solaire, sont de l’intérêt général le plus grand. En pleine mer, le mouvement de la marée consiste principalement en petits mouvements ascendants et descendants des particules d’eau ; mais, près des côtes, ce mouvement oscillatoire est transformé en partie dans le transport en bloc de grandes masses d’eau qui se dirigent vers la Terre, remontent les fleuves à marée et s’en retournent ensuite à la mer, ces mouvements s’accomplissant avec une grande dépense et une certaine perte d’énergie.

Cette énergie doit provenir surtout de l’énergie cinétique due à la rotation de la Terre, et comme il s’en perd (ou plutôt elle est transformée en chaleur résultant du frottement contre

les terres et le fond de la mer et de celui qui provient du mou-

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