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RASSEGNE

Cependant, comme il trouve que deux sphères liquides ne peuvent pas être réunies d’une manière stable de cette façon, il est improbable que deux ellipsoïdes de marée puissent être ainsi l’un ou l’autre. Toutefois, comme le frottement dû aux marées est une cause d’instabilité agissant lentement, la stabilité partielle de ces formes peut avoir une portée considérable sur la théorie de l’évolution des mondes.

Nous avons fait ressortir brièvement dans ce qui précède quelques-uns des problèmes les plus importants traités dans les volumes qui sont devant nous, et, quoique nous ne soyons pas toujours d’accord avec l’auteur quant à ses conclusions, nous ne pouvons pas nous empêcher d’exprimer notre admiration devant la portée et la valeur considérables de ses recherches. Les belles méthodes mathématiques, quoique compliquées, les conséquences qu’ont fréquemment les résultats trouvés sur la théorie cosmique et la merveilleuse théorie de l’évolution des marées, tout cela commande notre respectueux hommage; nous aurions tort cependant d’accepter toutes ses conclusions sans réserves.

Quoique la théorie des frottement des marées ait eu tout d’abord simplement pour but de compléter l’hypothèse des nébuleuses de Laplace et qu’elle soit peut-être inapplicable à l’histoire de notre propre satellite, pourtant, comme nous Pavons dit, il n’est pas douteux qu’elle nous fournit la plus satisfaisante des explications qui aient été proposées jusqu’ici en ce que concerne la forme des orbites des étoiles doubles et l’action séculaire (se poursuivant longtemps) de ce facteur dans les systèmes stellaires dans lesquels les masses relatives des différentes parties se rapprochent bien plus de l’égalité que cela n’a lieu pour notre propre système solaire et qu’il doit avoir provoqué autrefois de grands changements depuis les formes primitives des mouvements des étoiles composantes autour de leur centre de gravité commun. On ne peut guère douter que ceci soit la cause pour laquelle les périodes de rotation et de révolution de la Lune sont égales.

C’est un point important de la théorie de l’évolution des marées appliquée à l’origine de la Lune de conclure qu’autrefois, la Terre tournait beaucoup plus vite sur elle-même qu’à présent mais feu Lord Kelvin ne l’admettait pas et, en réponse à Sir George Darwin, il disait : « Le fait que la figure de la Terre correspond à peu près à la durée actuelle du jour prouve que notre planète s’est consolidée à une époque où sa rotation était seulement un peu plus rapide qu’à présent ». Aucun argument sur ce point ne peut plus être tiré aujourd’hui de notre sphéroïde même. Le fait peut être attribué, sans doute, à la possibilité qu’il a de s’adapter ; elle est très faible, mais il se peut qu’elle soit suffisante pour provoquer un changement de forme considé-