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LES PROGRÈS DE LA CULTURE DES FLEURS ETC.


A partir de 1850, nous entrons dans une nouvelle ère, mais ce changement a d’abord été peu appréciable : les découvertes ont été tenues cachées et les produits qui en découlaient n’ont fait leur apparition que peu à peu, très lentement, de sorte que l’on n’a pas saisi tout d’abord que l’évolution horticole s’engageait sur de nouvelles voies. Domini, initié par le Docteur Harris aux particularités très spéciales que présentait l’organisation sexuée de la fleur d’Orchidée, entreprit les premières fécondations croisées. Il a d’ailleurs témoigné sa reconnaissance beaucoup plus tard, en 1809, quand apparut le premier hybride de Cypripedium car il lui a donnée le nom de Cypripedium Harrisianum. C’était là un résultat très important mais obtenu bien tardivement. Dieu antérieurement, en octobre 1856, le Oalanthe X Dominyi avait tait son apparition : il résultait du croisement du Calanthe Masuca avec le Calanthe furcata ; les graines avaient été semées en 1858 et trois années avaient suffi pour faire apparaître un être nouveau, car c’en était bien un.

Depuis ces époques lointaines, 1856, date de l’apparition du premier hybride d’Orchidée, 1869, date de l’apparition du premier Oypripède, un travail immense a été entrepris par les horticulteurs, et le nombre de leurs créations a été se multipliant d’une façon inquiétante. A l’heure présente, 000 hybrides ont été obtenus dans le genre Oypripède seulement et en croisant entre elles une quarantaine d’espèces appartenant exclusivement aux contrées tropicales de l’ancien Monde (groupe des Paphiopedilum). Encore il y a lieu de remarquer que le chiffre de 600 n’a été obtenu que par une méthode de statistique que l’on peut qualifier de compressive, car elle a été employée par M. Kolfe en vue de simplifier une étude rendue chaque jour de plus en plus difficile par les créations nouvelles. Il a adopté cette règle stricte de ne donner qu’un nom, le plus ancien, pour tous les croisements entre deux espèces. Mais cette règle sévère, qui est très pratique pour l’étude, ne tient compte de ce fait, cependant très important et très bien établi, que les rejetons obtenus à une même époque ou à des époques successives sont souvent très différents, et surtout que si l’on fait un croisement inverse on [1]

  1. C’est M. M. Rolfe et Hurst qui ont achevé cette réforme importante dans le « Stud Cook » qui vient récemment de paraître.