complétait l’habillement du riche thane quand il lui convenait de sortir ; un petit épieu à sanglier, avec une pointe large et en acier brillant, était appuyé au dos de sa chaise. Il s’en servait, lorsqu’il quittait la maison, tantôt comme d’un bâton, tantôt comme d’une arme, selon le hasard qui le forçait d’y avoir recours.
Plusieurs domestiques, dont le costume marquait plusieurs degrés différents entre la richesse de celui de leur maître et le vêtement simple et grossier de Gurth le porcher, épiaient les regards du dignitaire saxon et attendaient ses ordres ; en outre, deux ou trois serviteurs d’un rang plus élevé se tenaient sous le dais derrière leur maître ; les autres étaient distribués dans la partie inférieure de la salle. Deux ou trois grands lévriers au poil rude, tels qu’on en employait à chasser le loup et le cerf, serviteurs d’une autre espèce ; un nombre égal de chiens d’une race puissante et osseuse, aux cous épais et aux têtes larges, aux longues oreilles, et un ou deux chiens plus petits qu’on appelle aujourd’hui des terriers, attendaient avec impatience l’arrivée du souper ; mais, avec cette connaissance sagace de la physionomie, connaissance particulière à leur race, ils se gardaient bien de rompre le rogue silence de leur maître, craignant probablement un petit bâton blanc qui était posé à côté de l’assiette de Cédric pour repousser les avances de ces serviteurs à quatre pattes.
Un chien-loup, vieux et grisonnant, seul, avec l’aplomb d’un préféré, s’était campé tout à côté de la chaise d’honneur, et sollicitait de temps en temps l’attention du maître en posant sa grosse tête velue sur son genou, et en poussant son museau dans sa main.
Mais celui-ci même fut repoussé par l’exclamation sévère de :
— À bas, Balder ! à bas ! je ne suis pas disposé à tes folies.
En effet, Cédric, comme nous l’avons fait observer, n’était pas d’une humeur très-gracieuse. Lady Rowena, qui