Page:Scott - Le Lord des îles, Gosselin, 1824.djvu/169

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e du jour, le roi a quitté ce rivage ! Mes yeux affaiblis par les ans ont vu, du haut de la tour, le départ des guerriers. Hier, ils ont campé au milieu de la forêt, et au lever de l’aurore le cor de leur vaillant prince s’est fait entendre ; ils ont pris leurs rangs ; leurs lances ont brillé à travers les armes et les broussailles. Dans leur empressement, ils sont partis sans avoir imploré la protection du ciel, semblables aux cerfs qui, le matin, secouent les gouttes de rosée dont la nuit les a couverts, relèvent fièrement leur tête ornée de rameaux, et s’enfuient vers la plaine. — Mais en quels lieux mon frère a-t-il porté ses pas ? — J’ai appris qu’il se dirigeoit vers la baie de Brodick, où l’attendent, à ce qu’on assure, une vingtaine de barques qui doivent le porter, au premier signal, aux rivages de Carrick. Si tel est son dessein, ajouta l’inquiète