Page:Scott - Le Lord des îles, Gosselin, 1824.djvu/173

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s, d’autres déroulent les voiles ou agitent les rames. Leurs yeux se tournent souvent vers un point lumineux qui brilloit à l’horizon et que l’on auroit pris pour une étoile de la voûte azurée, si cette lumière eût été moins vive et moins étendue. Ce feu lointain brilloit au sud. Au déclin du jour, sa clarté sembloit pâle et mourante, mais quand la nuit eut jeté son voile sombre sur les rivages de Carrick, la flamme resplendissoit de plus en plus.

Les pas appesantis du moine foulent les sables du rivage ; il se trouve au milieu d’un spectacle étrange pour un ministre des autels. Ce sont des guerriers qui s’arment pour le combat ; et qui préparent leurs bagages de guerre. Leurs mains agitent des lances et des haches ; souvent les oreilles du saint homme sont frappées par un langage auquel elles étaient peu accoutumées.