Page:Scott - Le Lord des îles, Gosselin, 1824.djvu/181

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joyeux frappent de l’aviron le sein paisible de l’Océan ; et les chevaliers, plus accoutumés à manier la lance, se mêlent aux rameurs. La lune à demi voilée jette des rayons pâles et obscurs sur les voiles blanchissantes. Les pilotes dirigent leur gouvernail vers cette lumière qu’on aperçoit au loin : des cris souvent répétés (tel étoit l’ordre du roi pour que toutes les galères abordassent à la fois) avertissent les navires de presser ou de ralentir leur course. La flotte s’avance ainsi vers les terres de l’ouest. Bientôt elle va toucher les rivages de Garrick. Elle voit les feux du signal croître rapidement. Cette lumière, qui, de loin, ressembloit à peine à une étoile solitaire, brille maintenant comme une flamme majestueuse qui jette un vif éclat. Elle embrase le ciel et s’étend sur les flots. Les rochers de la côte et les îles voisines semblent nager dans un océan de