Aller au contenu

Page:Scott - Le Lord des îles, Gosselin, 1824.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

meaux desséchés. La lune caressoit amoureusement de ses rayons cette belle plaine, ces monticules, ces clairières et ces vallons. Bruce soupira à l’aspect de ces lieux qu’il avoit tant aimés dans son enfance. Il étoit libre alors, et aujourd’hui il erre comme un proscrit sous ces ombrages silencieux.

XX.

Les guerriers hâtent leurs pas : ils connoissoient cette marche mesurée par laquelle une troupe s’avance en bataillons serrés dans une retraite ou dans une charge. Malheur à eux si l’aurore les surprenoit dans la plaine découverte. Ils traversent les taillis et les ruisseaux, foulent aux pieds tour à tour les sables et la mousse ; les gouttes d’une sueur froide ruissellent sur le front abattu du jeune page. Il traînoit avec peine ses pas languis-