sienne avec l’impatience de la surprise. Ce n’était pas Grâce Armstrong, mais miss Isabelle Vère, dont la délivrance avait été effectuée par la présence de la troupe devant la tour.
« Où est Grâce ? où est Grâce Armstrong ? » s’écria Hobbie au comble de la rage et de l’indignation.
« Elle n’est pas entre mes mains, répondit Westburnflat ; vous pouvez visiter la tour, si vous ne voulez pas m’en croire.
— Maudit coquin, tu me diras ce qu’elle est devenue, ou tu meurs à l’instant », dit Elliot en le couchant en joue.
Mais ses compagnons, qui accoururent aussitôt, lui ôtèrent son fusil en s’écriant tous à la fois : « Main et gant ! foi et honneur ! Prends garde, Hobbie ; nous devons tenir la parole donnée à Westburnflat, fût-il le plus grand coquin de la terre. »
Fort de cette protection, le maraudeur reprit toute son audace, qui avait été un peu intimidée par le geste menaçant d’Elliot.
— J’ai tenu ma parole, messieurs, dit-il, et j’espère qu’il ne me sera fait aucune injure de la part d’aucun de vous. Si ce n’est pas là la prisonnière que vous cherchez, vous allez me la rendre ; j’en suis responsable envers ceux à qui elle appartient.
— Pour l’amour de Dieu, monsieur Earnscliff, protégez-moi ! » dit miss Vère en se serrant contre son libérateur. N’abandonnez pas une infortunée qui semble être délaissée de tout le monde.
— Ne craignez rien », dit tout bas Earnscliff ; « je vous protégerai au péril de ma vie. » Puis, se tournant vers Westburnflat : « Scélérat, dit-il, comment avez-vous osé insulter cette dame ?
— Quant à cela, Earnscliff, répondit Westburnflat, je saurai répondre à ceux qui ont plus de droit de me le demander que vous. Mais, si vous venez avec une force armée pour l’enlever à ceux chez qui ses amis l’avaient placée, comment répondrez-vous à