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Grâce retrouvée

pas tourmenter ainsi votre Billy Hobbie. Regarde autour de toi, mon enfant, et vois s’il n’y a pas une personne de plus que celles que tu y as laissées ce matin. »

Hobbie regarda avec inquiétude. « Vous voilà vous, puis les trois petites filles.

— Nous sommes quatre maintenant, Hobbie, mon garçon », dit la plus jeune qui entra en ce moment.

En un instant, Hobbie serra dans ses bras Grâce Armstrong, qu’il n’avait pas reconnue en entrant parce qu’elle s’était couverte du plaid d’une des sœurs de Hobbie. « Comment avez-vous osé agir ainsi ? » dit celui-ci tout ému de surprise.

« Ce n’est pas ma faute ! » répondit Grâce en cherchant à se couvrir le visage avec ses mains, pour Cacher sa rougeur et pour éviter le torrent de tendres baisers dont son fiancé punissait son petit stratagème ; « Ce n’est pas ma faute ! Hobbie ; vous devriez embrasser Jeany et les autres, car ce sont elles qui sont coupables.

— C’est ce que je vais faire », dit Hobbie ; et il embrassa cent fois ses sœurs et sa grand’mère, tandis que toute la famille, dans l’excès de sa joie, riait et pleurait en même temps. « Je suis le plus heureux des hommes », dit Hobbie, presque épuisé, et se jetant sur un siège ; « je suis l’homme le plus heureux qui existe dans le monde.

— Alors, mon cher enfant », dit la bonne vieille dame, qui ne laissait jamais échapper l’occasion de donner une leçon de religion, dans les moments où le cœur est mieux disposé à l’accueillir ; « alors, mon fils, adressez vos louanges à celui qui change ainsi les pleurs en joie, comme il a tiré la lumière des ténèbres et le monde du néant. Ne vous avais-je pas prévenu que si vous pouviez dire : Que sa volonté soit faite, vous pourriez avoir des motifs de dire : Que son nom soit glorifié !

— C’est vrai, grand’mère, et je le glorifie pour sa