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Le Nain Noir

miséricorde, et pour m’avoir laissé une seconde mère quand, je perdis la mienne », dit le bon Hobbie, lui prenant la main ; « et qui me fait rappeler de penser à lui dans le bonheur comme dans le malheur. »

Il se fit un silence solennel d’une ou deux minutes, employées à l’exercice d’une dévotion mentale, qui exprimait, dans la pureté et la sincérité du cœur, la reconnaissance de cette famille affectueuse envers la divine Providence qui avait rendu si inopinément à ses embrassements l’amie qu’elle avait perdue.

Les premières questions de Hobbie furent de prier Grâce de raconter ce qui lui était arrivé. Elle fit un long détail, qui se réduisait à ceci : « qu’elle fut réveillée par le bruit que firent les brigands en entrant dans la maison et par la résistance devenue bientôt inutile qu’opposèrent un ou deux domestiques ; que s’étant habillée en toute hâte, elle est descendue, et qu’ayant vu, dans La mêlée, tomber le masque de Westburnflat, elle avait imprudemment prononcé son nom en implorant sa pitié ; que le brigand lui avait aussitôt fermé la bouche, l’avait entraînée, hors de la maison et placée sur un cheval, derrière un de ses compagnons.

« Je lui casserai sa maudite tête, dit Hobbie, n’y eût-il pas un autre Grœme dans le pays, hors lui. »

Grâce raconta ensuite qu’elle avait été emmenée du côté du sud avec la troupe, qui conduisait le bétail devant elle, jusqu’à ce qu’on eût dépassé la frontière ; que tout à coup une personne, qu’elle connaissait pour être un parent de Westburnflat, était accourue à toute bride à La suite des maraudeurs et avait dit à leur chef que son cousin avait appris de bonne part que les choses tourneraient mal si la jeune fille n’était pas rendue à ses parents ; qu’après quelques moments de discussion, le chef de la troupe ayant paru y consentir, on l’avait placée derrière un autre cavalier, qui avait suivi, en silence et avec rapidité, la route la moins fréquentée qui conduit à