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Le Nain Noir

tant de votre parent m’a dépouillé pour les faire rejaillir sur vous.

« M. Ratcliffe m’a fait part que sir Edouard avait l’intention de m’assurer une somme annuelle considérable, pendant mon, séjour dans l’étranger ; mais je suis trop fier pour accepter la moindre chose de lui. Je lui ai dit que j’avais une fille chérie, qui, tant qu’elle serait dans l’opulence, ne souffrirait pas que son père vécût dans la pauvreté ; et j’ai cru devoir en même temps lui faire entendre bien clairement que, quelle que fût la dot qu’il se proposait de vous donner, il devait faire entrer dans son calcul une dépense aussi nécessaire et aussi naturelle. Je vous assurerais même très-volontiers le château et le domaine d’Ellieslaw, pour vous prouver mon affection paternelle et mon désir désintéressé de favoriser votre établissement dans le monde. L’intérêt annuel des hypothèques dont ce bien est chargé en excède un peu le revenu, quoiqu’on l’ait déjà soumis à une rente assez forte ; mais comme toutes ces hypothèques sont au nom de Ratcliffe, en qualité de curateur de votre parent, vous n’aurez pas en lui un créancier bien exigeant. Et, à cette occasion, je dois vous dire que, bien que j’aie à me plaindre de la conduite de M. Ratcliffe envers moi personnellement, je le crois néanmoins un homme juste et probe, que vous pouvez consulter en toute sûreté dans vos affaires ; et en vous conformant à ses avis vous êtes toujours sûre de conserver la bienveillance de sir Edouard. Rappelez-moi au souvenir de Marchie… J’espère que nos dernières affaires ne lui feront éprouver aucun désagrément. Je vous écrirai plus longuement lorsque je serai arrivé sur le continent. En attendant, croyez-moi toujours votre tendre père,

Richard VÈRE. »

La lettre qu’on vient de lire contient les seuls éclaircissements que nous ayons pu nous procurer