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Conclusion

sur Les incidents de la première partie de notre histoire. L’opinion d’Hobbie, comme peut-être celle de la plupart de nos lecteurs, était que le reclus de Mucklestane-Moor avait un esprit qui n’était éclairé que d’une lumière douteuse que l’on pourrait comparer à celle du crépuscule, et qu’il n’avait pas des idées bien fixes de ce qu’il désirait, non plus que l’aptitude nécessaire pour parvenir à son but par les moyens les plus courts et les plus directs ; en un mot, chercher à démêler le fil de sa conduite, c’était, disait Hobbie, chercher une route en droite ligne au milieu d’une plaine couverte de bruyères, où l’on aperçoit bien un grand nombre de sentiers qui se croisent en tous sens, mais pas un seul qui se prolonge d’une manière distincte.

Lorsque Isabelle eut lu cette Lettre, son premier soin fut de demander des nouvelles de son père. On lui dit qu’il avait quitté le château de bonne heure, après avoir eu une longue entrevue avec M. Ratcliffe, et qu’il était déjà loin sur la route qui conduisait au port le plus voisin, où il pouvait espérer s’embarquer pour le continent.

« Et où est sir Edouard Mauley ? » car personne n’avait vu le Nain depuis la scène extraordinaire de la soirée précédente.

« Ah, mon Dieu ! pourvu qu’il ne soit rien arrivé de mal au pauvre Elshie ! dit Hobbie ! j’aimerais mieux être ruiné encore une seconde fois. »

Il monta aussitôt à cheval et courut à la cabane du Solitaire ; la chèvre accourut à lui en bêlant, car l’heure de la traite était passée depuis longtemps. Le Solitaire ne se trouva nulle part ; la porte de sa hutte était ouverte, contre l’ordinaire, le feu éteint, et tout était resté dans le même état où Isabelle l’avait vu lorsqu’elle était venue lui faire sa visite. Il était clair que les mêmes moyens de transport qui L’avaient amené à Ellieslaw avaient servi à le conduire du château dans une autre demeure. Hobbie s’en retourna tout consterné.