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Le Miroir de ma Tante Marguerite

— Ma sœur peut seule répondre à cette question, répliqua lady Bothwell.

— Je suis décidée à contempler tout ce que vous avez le pouvoir de me montrer », répondit lady Forester, avec le même courage qu’elle n’avait cessé de montrer depuis qu’elle avait pris cette résolution.

« Il peut y avoir du danger.

— Si l’or peut le compenser… », répliqua lady Forester en sortant sa bourse.

— Je n’agis pas par intérêt, milady. Je n’emploie pas mon art dans un tel but ; si j’accepte l’or du riche, ce n’est que pour soulager le pauvre ; je n’accepte même pas ce que j’ai reçu de votre domestique. Veuillez garder votre bourse, madame ; un adepte n’a pas besoin de votre or. »

« Lady Bothwell, croyant que ce refus n’était qu’un tour de charlatan afin de se faire donner une plus forte somme, et désirant voir le commencement de cette scène, lui offrit de l’or à son tour, en lui faisant observer que c’était dans l’intention d’agrandir la sphère de ses charités.

« Que milady Bothwell agrandisse la sphère de ses propres charités, répondit le docteur, non seulement en faisant des aumônes dont elle n’est pas avare, mais en jugeant le caractère des autres ; et qu’elle fasse l’honneur à Battisto d’Amiotti de le croire honnête homme jusqu’à ce qu’elle ait le droit de le soupçonner de friponnerie. Ne soyez pas surprise, madame, si je réponds plutôt à vos pensées qu’à vos expressions, et veuillez me répéter si vous aurez assez de courage pour voir ce que j’ai l’intention de vous montrer.

— J’avoue, monsieur, que vos paroles ne laissent pas que de m’effrayer un peu ; mais je suis prête à regarder tout ce que ma sœur désire voir.

— Il n’y a de danger qu’autant que vous viendrez à manquer de résolution ; la représentation que j’ai l’intention de vous donner ne peut durer que sept