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La poursuite

de la lande, et qu’ils viennent me rejoindre à Trystin-Pool. Dites à mes frères, lorsqu’ils arriveront, de vous suivre, et de venir nous trouver là. Pauvres garçons ! leurs cœurs seront presque aussi désespérés que le mien, car ils ne se doutent guère dans quelle maison de deuil ils apportent leur venaison ! Je vais passer à Mucklestane-Moor moi-même.

— Et si j’étais à votre place, dit Dick du Dingle, je parlerais au sage Elshie. Il peut vous dire tout ce qui se passe dans le pays, s’il est bien disposé.

— Il faudra bien », dit Hobbie, tout occupé à mettre ses armes en ordre, « qu’il me dise ce qu’il sait sur l’affaire de la nuit dernière, ou je saurai bien pourquoi.

— Oui, mais parle-lui avec douceur, mon brave garçon, parle-lui avec douceur, Hobbie ; les gens de son espèce n’aiment pas à être rudoyés, dit le vieillard. Ils ont de si fréquentes communications avec les démons et les mauvais génies qui sont toujours hargneux, que leur caractère s’en ressent.

— Oh ! laissez-moi faire, pour en venir à bout, répondit Hobbie ; j’ai quelque chose en moi aujourd’hui qui me ferait braver tous les sorciers de la terre et tous les diables de l’enfer. »

Alors, se trouvant complètement équipé, il se jeta sur son cheval auquel il fit monter rapidement la colline. »

Elliot parvint bientôt au sommet, descendit l’autre côté avec la même vitesse, traversa un bois, puis une longue vallée, et arriva enfin à Mucklestane-Moor. Comme il avait été obligé, dans le cours de son voyage, de ralentir sa marche, en considération de la fatigue que son cheval pourrait encore avoir à essuyer, il avait eu le temps de, faire de mûres réflexions sur la manière dont il devait parler au Nain, afin de tirer de lui tous les renseignements dont il le croyait en possession sur les auteurs du malheur qui venait de l’accabler. Hobbie, quoique