porter du secours vous-même, au moins n’empêchez pas ceux qui le peuvent.
— Comment, jeune homme, dit le vieillard, voudriez-vous vous venger avant de savoir qui vous a offensé ?
— Pensez-vous que nous ne connaissions pas la route d’Angleterre aussi bien que nos pères ? Tous les maux nous viennent de ce côté-là ; c’est un vieux proverbe qui est bien vrai : aussi allons-nous nous diriger sur cette route, comme si le diable nous poussait vers le sud.
— Nous suivrons la trace des chevaux d’Earnscliff, à travers la plaine, dit un des Elliot.
— Je les suivrais à travers le Moor le plus obscur, le long du Border, quand même il s’y serait tenu une foire la veille », dit Hugues, le maréchal ferrant de Ringleburn ; « car c’est toujours moi-même qui ferre son cheval.
— Lâchez les lévriers, cria un autre : où sont-ils ?
— Bah ! dit encore un autre, le soleil est levé depuis longtemps, et la rosée n’est plus sur la terre ; la piste ne tiendra jamais. »
Hobbie siffla aussitôt ses chiens qui erraient autour des décombres de la vieille habitation, remplissant l’air de leurs plaintifs hurlements.
« Maintenant, Killbuck, dit Hobbie, il faut essayer ton savoir faire… » Et puis comme si un trait de lumière fût tombé sur lui : « Cet affreux démon, continua-t-il, m’a dit quelque chose de tout ceci. Il peut en savoir davantage, soit par les brigands sur la terre, soit par les diables là-bas. Il faut que je le tire de lui, dussé-je tailler chaque parole sur son vilain corps avec mon sabre. » Il donna à la hâte quelques instructions à ses camarades. « Que quatre d’entre vous, avec Simon, s’en aillent tout droit à Grœme’s Gap. Si ce sont des Anglais, c’est par là qu’ils reviendront. Que le reste se disperse par troupes de deux, de trois cavaliers sur toute l’étendue