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LES PURITAINS D’ÉCOSSE

vivres dans les villages les plus voisins. Balfour envoya des émissaires de divers côtés pour répandre le bruit du succès qu’il avait obtenu, et engager par là tous ses partisans à se déclarer ; enfin, il fit partir des détachements pour s’emparer, de gré ou de force, dans les environs, de tout ce qui pouvait être nécessaire à ses troupes. Il réussit au delà de ses espérances ; car on se rendit maître, dans un village voisin, d’un magasin de vivres, de fourrages et de munitions, qui appartenait aux troupes royales. L’armée en conçut une nouvelle audace ; et tandis que, peu d’heures auparavant, beaucoup sentaient se refroidir l’ardeur de leur zèle, tous juraient maintenant de ne pas quitter les armes avant d’avoir obtenu un triomphe complet.

Quelque idée qu’on puisse avoir de l’extravagance et du fanatisme étroit de ces sectaires, il est impossible de refuser la gloire du courage à quelques centaines de paysans qui, sans chefs, sans argent, sans magasins, sans plan arrêté, et presque sans armes, inspirés seulement par leur zèle religieux et par la haine de l’oppression, osaient déclarer la guerre à un gouvernement établi que soutenaient une armée régulière et les forces de trois royaumes.