Aller au contenu

Page:Scott - Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret, 1836.djvu/329

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


INTRODUCTION
A
LA DAME DU LAC.

Après le succès de Marmion je me sentais porté à dire comme Ulysse dans l’Odyssée :

Οὗτος μὲν δὴ ἄεθλος ἀάατος ἐκτετέλειται,
Νῦν αὖτε σκοπὸν ἄλλον.
Odyssée, 8, liv. V.

« Ce combat si pénible est enfin terminé. Maintenant essayons, mes braves, si je puis atteindre à un autre bat. »

Les mœurs et les coutumes anciennes de la race aborigène qui habita les Highlands de l’Ecosse, m’avaient toujours paru éminemment favorables à la poésie. Le changement de leurs usages avait eu lieu presque de mon temps ; j’avais appris au moins plusieurs particularités concernant l’ancien état des Highlanders, d’hommes âgés appartenant à la dernière génération, et le vieux gaël écossais m’avait toujours semblé devoir se prêter aux compositions poétiques. Les haines et les dissensions politiques qui, un demi-siècle plus tôt, auraient éloigné la portion la plus riche et la plus florissante du royaume de s’occuper d’un poëme placé dans les Highlands, étaient alors remplacées par la généreuse compassion que les Anglais ressentent, plus que toute autre nation, pour les infortunes d’un honorable ennemi. Les poëmes d’Ossian ont assez montré, par leur popularité, que si les sujets highlanders étaient