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Page:Scott - Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret, 1836.djvu/449

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NOTES
DE LA DAME DU LAC.

CHANT PREMIER.

Note a. — Paragraphe xxii.

Si l’évidence pouvait nous autoriser à croire des faits qui contrarient les lois générales de la nature, on pourrait appuyer par de nombreuses preuves la croyance à la seconde vue. On l’appelle Taishitaraugh dans la langue gallique, de Taish (apparence fantastique ou imaginaire). Ceux qui sont doués de cette faculté, de ce sens prophétique, sont nommés Taishatun, qu’on pourrait traduire par le mot visionnaire. Martin, qui croit fermement à la seconde vue, en parle en ces termes :

« La seconde vue est une faculté singulière de voir un objet d’ailleurs invisible, sans préparation préalable. La vision fait une impression si vive sur les devins, qu’ils ne voient que cette vision même, et ne sont distraits par aucune autre pensée tant qu’elle continue. Ils paraissent alors tristes ou gais, suivant l’objet qui leur est représenté. »

« A l’approche d’une vision les paupières se contractent et se lèvent, les yeux demeurent fixes jusqu’à ce que l’objet s’évanouisse.

« Si on voit quelqu’un entouré d’un linceul, c’est un sûr pronostic de mort.

« Si on voit une femme se tenant debout à la gauche d’un homme, c’est un présage de mariage entre eux : qu’ils vivent dans le célibat, ou même qu’ils soient mariés, n’importe !

« Si deux ou trois femmes sont vues ainsi à la gauche d’un homme, cet individu les épousera toutes les unes après les autres, quelles que soient les circonstances actuelles, etc., etc. » (Martin, Description des îles, etc. ; 1716.)

A ces particularités on pourrait ajouter d’innombrables exemples, tous attestés par des auteurs graves et dignes de foi ; mais en dépit de l’évidence, à laquelle n’ont pu se refuser ni Bacon, ni Boyce, ni Jonhson, le Taish avec toutes ses visions